Pour ou contre les zoos ?

Considérés depuis longtemps comme un lieu pédagogique, un lieu de préservation des espèces et de divertissement pour les familles, les parcs zoologiques sont cependant très critiqués.

Faudrait-il fermer définitivement les zoos ?

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Les zoos sont par définition des lieux délimités où l’on enferme des animaux. Mettre un animal sauvage derrière des vitres ou des barreaux n’est-il pas paradoxal ?

À partir du moment où l’animal ne vit pas librement dans son milieu naturel, il ne peut plus être considéré comme sauvage, donc l’argument selon lequel les zoos auraient le rôle pédagogique de représenter la nature perd en crédibilité.

Ainsi par exemple, « Un lion à qui on livre des kilos de viande de supermarché dans la brouette d’un zoo n’a rien à voir avec le lion à l’affût de sa proie dans la savane africaine » affirme Franck Schrafstetter, président de Code animal, une association militant contre la détention des animaux par les cirques et les zoos.

Les zoos sont également très critiqués car des cas de maltraitance sont régulièrement rapportés dans certains d’entre eux, et les cages ainsi que l’environnement ne sont pas toujours adaptés.

Par exemple, en Indonésie il existe le « zoo de la mort » dans lequel les animaux sont exposés devant les visiteurs dans des situations physiques déplorables : ils sont amaigris, mal soignés, mal nourris, la plupart ne survivent que quelques mois et meurent dans d’atroces souffrances, et finalement leur peau est vendue sur le marché noir. C’est effectivement un cas extrême, mais le problème de fond reste le même : un animal sauvage a sa place dans son milieu naturel, et non dans un espace délimité non adapté.

Cependant, les zoos présentent certains avantages. Ils ont le mérite de maintenir la diversité des espèces menacées par le biais d’insémination et autres méthodes de reproduction assistée. Le zoo de Mulhouse en Alsace est ainsi l’un des premiers en Europe à élever des espèces menacées et 81 d’entre elles font l’objet d’un programme de conservation internationale.

Les zoos accueillent par ailleurs certaines espèces qui n’ont plus d’espace naturel où survivre. Enfin, l’un des arguments le plus revendiqué est celui de son rôle pédagogique, démocratisant et divertissant.

En effet, beaucoup de familles amènent leurs enfants au zoo pour qu’ils découvrent des animaux qui se trouvent normalement aux quatre coins du monde, dont les caractéristiques et les conditions de vie à l’état sauvage sont expliquées sur les vitrines. Les zoos sont dès lors un moyen de sensibiliser, de transmettre des savoirs, de mobiliser des financements et des populations, afin de pouvoir préserver sur le long terme les espèces.

Etant donnée la hausse de la population mondiale et l’intensification de la pression urbaine, il est essentiel de garder un contact avec la nature. Les parcs zoologiques accueillent chaque année plus de 600 millions de personnes, ce qui souligne le potentiel énorme de sensibilisation à l’environnement que cela représente.

En définitive, malgré leurs aspects négatifs, les zoos présentent une réelle utilité. Difficile donc de se prononcer sur leur légitimité. On pourrait cependant chercher à revisiter les zoos, faire qu’ils soient plus adaptés aux animaux exposés, et surtout qu’ils se concentrent sur des espèces menacées ou qui n’ont plus réellement d’habitat naturel. Les zoos seraient alors bénéfiques tant pour les animaux que pour nous – pour ses vertus pédagogiques – et le débat serait vite réglé !

Anne-Flore

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